La Corse possède des similitudes avec le continent mais surtout des spécificités…
Les corses eux-mêmes en premier lieu, mais surtout la densité de diversité sur ce morceau de terre isolé en Méditerranée.
Une île de caractère où les richesses naturelles s’enfilent comme des perles. Pour mieux s’en imprégner, le GR20 fut notre fil conducteur du Nord au Sud pour une déambulation contemplative.
Calenzana dominant la baie de Calvi marque le point de départ de ces 15 jours de montagne.
Puis les étapes du Nord défilent dans une symphonie de paysages, de senteurs, de rencontres, le tout sous un soleil radieux.
Des étapes difficiles pour les organismes, la charge ne soulageant pas les articulations.
L’autonomie totale a un coût, mais bien avisés nous fûmes car les portes clauses des refuges nous accompagnent jusqu’à Conca… Dommage, il paraît que les gardiens font partie des rencontres mythiques de ce GR, mais dans notre cas, c’estt aussi synonyme de calme et d’affluence moindre.
Avec mes 32kg sur le dos, le passage du cirque de la Solitude fut une sinécure, la descente de la veille sur Asco une torture, mais la douleur physique semble bien pâle en contrepartie des offrandes de la Nature à nos yeux.
Le col de Verghio arrive au cinquième jour, une halte plus proche de la civilisation mais aussi la fin de l’aventure pour nombre de nos camarades.
Partis à une bonne vingtaine de Calenzana, nous sommes les deux seuls à poursuivre notre route et ce, malgré la tempête du lendemain où le visage tuméfié par le froid, les membres endoloris par l’humidité, Gaëlle mit toute sa hargne et sa volonté dans une marche assommante pour atteindre le refuge de Mangano.
La Corse nous avait montré sa face radieuse, dès lors la suite ne sera faite que de persévérance face à cet hiver prématuré que la Corse nous impose.
La neige, le gel, le froid puis dans la même journée la chaleur et le soleil, le GR20 nous résiste. Finalement le Sud fut rallié sous des trombes d’eau, avec la gare de Vizzavone fermée en guise de couchage.
Glauque fut l’ambiance ce soir là… La fatigue, l’absence de ravitaillement crispent les esprits !
Le soleil nous fait un signe le lendemain qui s’avère un simple clin d’œil… La pluie nous rattrape en fin de journée comme tous les jours qui suivent !
Gaëlle, de son large sourire m’incite à croire en nos chances d’arriver au bout bien que chaque jour soit une course contre la montre et les orages !
Loin de ces considérations météorologiques, la Corse nous révéle chaque jour des paysages grandioses, variés renouvelant sans cesse l’émerveillement.
La mer à nos pieds alors que le vent des crêtes nous happe, de tels contrastes n’existent que sur l’île de Beauté.
La mer, justement le but de notre périple qui se dévoile dans la baie de Porto Vecchio à notre passage sur les hauteurs de Conca.
Nous sommes arrivés, sous le soleil enfin, il ne reste plus qu’à profiter des myriades de plages du sud pendant une semaine avant de réembarquer pour le continent.
Un brin de nostalgie s’empare de nous au départ, conquis par l’île, ses montagnes… Le reste on le laisse aux touristes !
Mathieu