Histoire d’une passion

Tout démarre probablement sur le coup de mes trois-quatre ans par la découverte des Pyrénées. Version randonnée, certes, mais la flamme est en train de naître.
Les attaches familiales sont dans le Lot-et-Garonne, loin des cimes, dans le plat pays. Heureusement les week-ends, les vacances, se passent en montagne rendant le retour toujours plus pénibles et douloureux, mais la passion est émergente.

Il se passe ainsi quelques années. Randonnées, ski de fond accaparent tout mon esprit, sans relâche, mais engendrant dans le même temps une amertume profonde. En effet, la passion est dévorante et la rage de ne pouvoir profiter davantage de ce terrain de jeu m’envahit.

Dans le même temps, je découvre une nouvelle passion qui m’accompagnera jusqu’à la fin de l’adolescence et qui constituera ma bouffée d’oxygène, ma soupape de sécurité, le basket.
La montagne est de toute manière à jamais ancrée dans mon cœur et la patience sera ma meilleure arme pour atteindre le jour où je ne redescendrai plus des montagnes.
Donc je me consacre éperdument à ce nouveau sport dès l’âge de huit ans.

Cependant, grâce à des amis proches de mes parents, la montagne prend une nouvelle dimension au travers de la découverte du ski alpin et de l’alpinisme.
Je remercie encore aujourd’hui Bernard et Dominique pour le temps consacré à me faire progresser.

Du coup, l’adolescence n’est que tergiversations entre basket, ski et montagne.

D’ailleurs la scolarité finit par passer au second plan, toutes ces passions monopolisant mon énergie.
Surtout depuis une autre rencontre déterminante, Jean-Louis Lechêne, guide de haute-montagne à Cauterets qui m’emmène durant plusieurs étés à l’assaut de faces telles que le cirque de Gavarnie.

Puis les conneries de l’adolescence passant par là, mes 15 ans se passent sans tâter la moindre once de cristaux blancs, l’autorité parentale a décidé de mettre un terme à ma boulimie sportive surtout que le basket se joue dorénavant à haut-niveau, national cadets quand même…

Puis arrive le premier VTT, un Peugeot Team Line, nous sommes en 1994 et le début d’une nouvelle passion pour moi qui n’est ni plus ni moins que l’extension estivale de ma passion hivernale, le ski…
J’arrête le basket, me dirige vers le bac tranquillement mais sûrement, et mes deux activités de prédilection reviennent au galop. Mon temps se partage désormais entre les Pyrénées et les coteaux du Lot-et-Garonne où je passe mon temps à déambuler sur mon VTT.

Pour ces deux activités, jamais et ce jusqu’à aujourd’hui, je n’ai souhaité m’impliquer dans la compétition, trouvant la philosophie antinomique de ces sports à un format compétitif.

Après le bac, ce fut fac des sports durant quatre ans, un statut de sportif de haut-niveau en poche et la belle vie qui commençait à me dérouler son tapis rouge.

Je m’implique à partir de 2000 dans le ski freeride notamment par le biais d’une double rencontre décisive, avec Olivier Domecq-Cazaux et Vincent Paquier, tout deux rédacteurs de Respyr, un magazine pyrénéen qui m’ouvrira les portes du professionnalisme et de mes premières parutions.
Dès lors, l’engrenage se met en marche, contrat pro chez Fischer, les parutions s’enchaînent grâce aux qualités d’un homme de l’ombre, Alain Baschenis.

Dès 2002, je décide de convertir le système des parutions au monde du VTT, avec une nouvelle rencontre décisive, Romain Fauvel qui sera le premier à me témoigner une confiance sans faille dans le milieu du VTT.

Depuis, mes années ne sont faites que de trips en tout genre, VTT et ski grâce à mes sponsors, mon entourage.
Passionné d’écriture, j’ai trouvé là un bon moyen de m’exprimer avec la plume et du coup de devenir pigiste pour l’ensemble de la presse spécialisée VTT et ski…

Aujourd’hui, bien que les sponsors aient changés, que je vieillisse, l’envie et la passion sont toujours là.
Ce ne sont que des années de bonheur, malheureusement entachées par la perte de la dernière rencontre marquante de cette courte vie, Jérôme Thinières, guide de haute-montagne.

Mais ainsi va la vie, et ma devise est celle d’un poète. « Dans des chemins où nul n’a risqué ses pas, risques tes pas. Dans des pensées où nul n’a risqué sa tête, risques ta tête. »

Inch’allah

Mathieu